Antigone de Jean Anouilh fiche de lecture
Antigone fiche de lecture
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Antigone
Tableau d’identification
Le titre | Antigone |
Genre | Pièce de théâtre : tragédie moderne |
L’auteur | Jean Anouilh |
Date et lieu de la naissance / Décès | 23 juin 1910 à Bordeaux / mort à Lausanne en 3 octobre 1987 |
Date de publication | 1946 |
Date de la 1ère présentation | 1944 |
Autres œuvres du même auteur | -Le Voyageur sans bagage – Le Bal des voleurs – L’Alouette |
Fiche de lecture : Antigone
les Personnages principaux : Antigone, Créon,Ismène, Hémon
Époque : Antiquité grecque
Lieu : Palais de Thèbes dans la cité de Thèbes (Grèce)
Registre ( ton )ou tonalité de la pièce : tragique
Règles classiques : -Respect de la règle des trois unités (lieu ( un seul lieu) , temps ( ne dépasse pas 24 heures), action ( une seule action, enterrer Polynice) ). -Respect de la règle de bienséance (pas de scène violente ni de nudité sur scène)
Dénouement ( la fin) : Tragique : mort d’Antigone, d’Hémon et d’Eurydice.
Les thèmes : La solitude, les problèmes entre les jeunes et les adultes,le bonheur, la famille, le devoir…
Fonction du chœur : Représente parfois la conscience de Créon, parfois l’opinion publique et la voix du peuple de Thèbes.
Quel est le thème principal dans Antigone de jean anouilh ?
Antigone de Jean Anouilh est une adaptation moderne de la tragédie grecque originale de Sophocle, mais le thème principal reste le même, à savoir la confrontation entre la loi des hommes et la loi morale.
Dans cette adaptation, Antigone s’oppose également au roi Créon en enterrant son frère Polynice, mais la pièce se concentre davantage sur le conflit entre Antigone et sa soeur Ismène. Antigone est présentée comme une figure rebelle qui défie les lois de la société pour suivre sa conscience morale, tandis qu’Ismène représente la soumission aux règles établies.
Le thème de la résistance face à l’oppression et à l’autorité injuste est également présent dans la pièce, avec Antigone représentant la voix des opprimés et des marginalisés qui cherchent à se libérer de l’emprise du pouvoir établi.
Quel est le message d’Antigone de Jean Anouilh ?
Le message central d’Antigone de Jean Anouilh est celui de la résistance individuelle face à l’autorité oppressante. La pièce met en lumière la lutte de la protagoniste, Antigone, pour défendre ses convictions morales et religieuses en dépit des lois édictées par le pouvoir établi.
Anouilh présente Antigone comme une figure courageuse et rebelle qui refuse de se plier à l’autorité tyrannique du roi Créon et de sacrifier ses principes pour se conformer aux règles sociales. La pièce souligne l’importance de la liberté individuelle et de la conscience morale, ainsi que la nécessité de résister à l’oppression, même si cela peut entraîner des conséquences tragiques.
En résumé, le message d’Antigone de Jean Anouilh est celui de la révolte et de la résistance contre l’autorité oppressante, ainsi que de la défense de la dignité et de la liberté individuelles face aux forces sociales et politiques qui cherchent à les entraver.
Quel est le type de ce texte Antigone ?
Antigone est une pièce de théâtre, c’est-à-dire un texte écrit pour être joué sur scène par des acteurs. Il s’agit plus précisément d’une tragédie grecque, qui suit les codes et les conventions du genre théâtral établi dans l’Antiquité. La pièce est divisée en cinq actes et est destinée à être interprétée devant un public. Antigone est considérée comme l’une des œuvres majeures de la littérature théâtrale mondiale et a influencé de nombreux écrivains et artistes à travers les siècles.
Quelle est la morale de l’histoire d’Antigone ?
La morale de l’histoire d’Antigone est complexe et sujette à interprétation. Cependant, certains des enseignements les plus courants que l’on peut tirer de la pièce incluent :
- L’importance de suivre sa conscience : Antigone incarne la lutte pour la vérité et la justice, et elle refuse de se conformer aux lois établies lorsque celles-ci entrent en conflit avec ses convictions morales. La pièce montre que l’on doit écouter sa propre conscience et être fidèle à ses principes, même si cela peut entraîner des conséquences tragiques.
- Les dangers de l’orgueil : Le personnage de Créon, le roi de Thèbes, incarne l’orgueil et la tyrannie. Sa rigidité et son refus de voir la vérité entraînent des conséquences désastreuses pour lui-même et pour sa famille. La pièce souligne l’importance de l’humilité et de la sagesse pour ceux qui ont le pouvoir.
- La confrontation entre la loi des hommes et la loi divine : Antigone s’oppose à Créon en enterrant son frère Polynice, malgré l’interdiction du roi. Cette confrontation met en lumière le conflit entre la loi édictée par les hommes et les lois divines, ainsi que la nécessité de suivre les principes moraux même lorsque cela est en opposition avec les normes sociales et politiques établies.
En somme, la morale de l’histoire d’Antigone invite à la réflexion sur les notions de justice, de liberté individuelle, de respect des lois divines, et de sagesse face au pouvoir.
c’est quoi une tragédie moderne ?
Une tragédie moderne est un genre de littérature dramatique qui a évolué à partir de la tragédie grecque antique. Tout en conservant les éléments clés du genre, tel que le conflit tragique, la chute du protagoniste et la catharsis, la tragédie moderne utilise des sujets et des thèmes contemporains pour créer une représentation réaliste de la vie et de la société. Voici quelques caractéristiques clés de la tragédie moderne :
- La tragédie moderne utilise souvent des thèmes tels que la désillusion, l’aliénation, l’absurdité de la vie moderne, le désespoir et la solitude. Ces thèmes reflètent les préoccupations sociales et les préoccupations philosophiques de l’époque.
- Contrairement à la tragédie grecque antique, qui se déroulait souvent dans des contextes mythologiques ou historiques, la tragédie moderne se déroule généralement dans des contextes contemporains. Les personnages sont souvent des individus ordinaires confrontés à des situations extraordinaires.
- La tragédie moderne se concentre souvent sur la psychologie des personnages. Elle utilise des techniques telles que le monologue intérieur, le dialogue réaliste et l’exploration des motivations des personnages pour créer une représentation réaliste de la vie et de la société.
- La tragédie moderne met souvent en évidence les conflits de l’individu avec la société et l’aliénation de l’individu dans un monde qui lui est hostile. Les personnages se battent souvent contre des forces extérieures qui les oppriment ou les limitent, ou contre des normes sociales oppressantes qui les forcent à se conformer à des attentes irréalistes.
En somme, la tragédie moderne est un genre littéraire qui a évolué à partir de la tragédie grecque antique en utilisant des thèmes et des contextes contemporains pour créer une représentation réaliste de la vie et de la société. Elle met souvent en évidence les conflits de l’individu avec la société et explore la psychologie des personnages pour créer une représentation profonde et complexe de la vie humaine.
c’est quoi anachronisme ? et comment Jean Anouilh les a employés ?
L’anachronisme est une erreur qui consiste à placer un événement, un objet ou une pratique dans une époque à laquelle il ne correspond pas. En d’autres termes, c’est l’utilisation d’un élément qui ne devrait pas se trouver dans un contexte temporel donné.
Jean Anouilh a utilisé l’anachronisme dans certaines de ses œuvres pour donner un sens de modernité ou d’actualité à des histoires anciennes ou classiques. Par exemple, dans sa pièce « Antigone », Anouilh a placé l’action dans un contexte moderne, tout en conservant les thèmes et les personnages de l’Antiquité grecque. Les costumes et les décors modernes contrastent avec les éléments classiques de la pièce, créant ainsi un effet de surprise et de perturbation chez le spectateur.
Dans une autre de ses pièces, « L’Hurluberlu ou le réactionnaire amoureux », Anouilh a créé une histoire contemporaine sur un personnage anachronique, un réactionnaire qui refuse de se plier aux normes et aux valeurs modernes. Le personnage principal est ainsi présenté comme un anachronisme vivant dans un monde qui ne lui correspond pas.
L’utilisation de l’anachronisme par Anouilh a également permis de souligner les thèmes de l’absurdité de la vie moderne, de la perte de sens et de la perte de connexion avec les traditions et les valeurs du passé. Cela peut être vu comme une critique de la modernité et une tentative de retrouver le sens et la profondeur dans un monde qui semble superficiel et vide.
En somme, l’utilisation de l’anachronisme par Jean Anouilh est une technique littéraire qui a permis de donner une nouvelle vie à des histoires anciennes et classiques, tout en mettant en évidence les thèmes de la modernité, de l’absurdité de la vie et de la perte de connexion avec les traditions et les valeurs du passé.
c’est quoi le mythe d’Œdipe ?
Le mythe d’Œdipe est une légende grecque qui raconte l’histoire d’Œdipe, fils de Laïos et de Jocaste, roi et reine de Thèbes. Selon la légende, Laïos reçoit une prophétie selon laquelle il sera tué par son propre fils. Pour éviter cette prédiction, Laïos ordonne à son serviteur de tuer le bébé Œdipe. Cependant, le serviteur prend pitié de l’enfant et le donne à un autre serviteur qui le remet à Polybe, roi de Corinthe, et à sa femme Mérope, qui l’élèvent comme leur propre fils.
Des années plus tard, Œdipe, qui a grandi à Corinthe, est également informé par un oracle qu’il tuera son père et épousera sa mère. Craignant que cela ne se produise, il décide de quitter Corinthe et de voyager vers Thèbes. Sur le chemin, il rencontre Laïos, qui le provoque et le frappe. Œdipe le tue en représailles, sans savoir qu’il a tué son père biologique.
En arrivant à Thèbes, Œdipe trouve la ville en proie à la peste, et la population lui demande d’aider à la guérir. Œdipe consulte l’oracle de Delphes, qui lui dit que la peste ne disparaîtra que lorsque le meurtrier de Laïos sera retrouvé et puni. Œdipe entreprend alors une enquête et découvre la vérité sur son propre passé. Il se rend compte qu’il a involontairement tué son propre père et épousé sa mère, Jocaste, avec qui il a eu quatre enfants.
À la fin de l’histoire, Jocaste se suicide en apprenant la vérité, et Œdipe se crève les yeux et s’exile. La pièce de Sophocle, « Œdipe Roi », se concentre sur cette tragédie et les conséquences de la découverte de la vérité par Œdipe.
Le mythe d’Œdipe a été une source d’inspiration pour de nombreux écrivains, dramaturges, cinéastes et autres artistes au fil des siècles. Il aborde des thèmes tels que le destin, le libre arbitre, la culpabilité, la vérité et la responsabilité personnelle, et continue de fasciner et de captiver les gens à ce jour.
Liens entre les personnages :
- Antigone : nièce du roi Créon.
- Ismène : sœur de la princesse Antigone.
- Créon : oncle maternelle d’Antigone.
- Hémon : fils du roi Créon et fiancé d’Antigone.
La notion de fatalité : les personnages ne peuvent pas d’échapper à leur destin : La mort.
Les anachronismes : des indices qui montrent qu’il s’agit de l’Époque moderne.
Personnages principaux
- Antigone : son père Œdipe et sa mère Jocaste , sœur d’Étéocle, Polynice morts avant le commencement de la pièce, et Ismène. Cette jeune princesse veut enterrer le cadavre de son frère Polynice malgré l’interdiction par le roi.
- Créon: oncle maternel d’antigone, roi de Thèbes après la mort des deux frères ennemis, il tient à sa parole et enterre sa nièce vers la fin.
- Ismène : sœur d’Antigone, elle aime la vie, refuse le projet d’Antigone.
- Hémon : fils de Créon et d’Eurydice, fiancé d’Antigone, il se plonge l’épée dans le ventre après la mort de sa fiancée.
Personnages secondaires : Antigone fiche de lecture
- La Nourrice : une femme qui a élevé les enfants d’Œdipe, cette vieille également appelée « Nounou » par les filles.
- Eurydice : épouse du roi Créon qui passe ses journées à tricoter des pour les pauvres de Thèbes. Ces derniers « auront froid » car elle se suicide en se tranchant la gorge après la mort d’Hémon.
- Les trois gardes : chargés de surveiller le cadavre de Polynice. Ils sont trois : Jonas, Durand et Boudousse.
- Le page du roi : Il accompagne Créon et lui rappel l’heure du conseil.
- Le messager : Personnage type du théâtre antique, il annonce des nouvelles.
contexte historique Antigone de Jean Anouilh
Antigone est une pièce des années noires, lorsque la France connaît la défaite face aux armées nazies et elle tombe sous l’Occupation.
Paris est occupée par les Allemands depuis l 1940. La République a été remplacée par l’Etat français, sous la direction du maréchal Pétain.
La France est donc divisée en plusieurs régions : une zone libre au Sud, sous le régime de Vichy, une zone occupée au Nord, sous la coupe des Allemands, une zone d’administration allemande directe pour les départements du Nord et du Pas-de-Calais, rattachés à la Belgique, une zone annexée au Reich : l’Alsace-Lorraine et enfin, une zone d’occupation italienne dans le Sud-Est (Savoie).
le général Charles de Gaulle lance un appel aux Français le 18 juin 1940 depuis Londres.
L’année 1942, marque un tournant décisif dans cette période. Les rapports de force se sont modifiés, car les États-Unis viennent de déclarer la guerre à l’Allemagne. En France, le 19 avril 1942, Pierre Laval revient au pouvoir après une éclipse d’un an et demi et accentue la collaboration avec Hitler. Dans un discours radiodiffusé le 22 juin 1942, il déclare fermement : « Je souhaite la victoire de l’Allemagne » et il crée le Service du travail obligatoire (S.T.O.) pour l’aider en envoyant des ouvriers dans leurs usines de guerre. La rafle du Vél. d’Hiv. le 16 juillet 1942 envoie des milliers de juifs, via Drancy, dans les camps de concentration de d’extermination.
Ce n’est qu’en 1944 que nazis et collaborateurs subissent de véritables revers. Le Comité national de la Résistance (C.N.R.), institué le 15 mai 1943, fédère les différentes branches de la lutte antinazie et prépare l’après-guerre. Le 6 juin 1944, le débarquement des Alliés en Normandie déclenche l’insurrection des maquis en France et organise la reconquête du territoire français. Paris se soulève avant le moment prévu et se libère seul fin août 1944.
Avant même que la guerre ne soit terminée, l’épuration se met en place : de nombreux sympathisants du régime de Vichy sont jetés en prison et condamnés, certains sont exécutés, parfois sans procès ; les milieux culturels (journalistes, écrivains et acteurs) ne sont pas épargnés. C’est dans ce climat troublé que de Gaulle regagne la France et en assure dans un premier temps le gouvernement.
C’est à un acte de résistance qu’Anouilh doit l’idée de travailler sur le personnage d’Antigone. En août 1942, un jeune résistant, Paul Collette, tire sur un groupe de dirigeants collaborationnistes au cours d’un meeting de la Légion des volontaires français (L.V.F.) à Versailles, il blesse Pierre Laval et Marcel Déat. Le jeune homme n’appartient à aucun réseau de résistance, à aucun mouvement politique ; son geste est isolé, son efficacité douteuse. La gratuité de son action, son caractère à la fois héroïque et vain frappent Anouilh, pour qui un tel geste possède en lui l’essence même du tragique. Nourri de culture classique, il songe alors à une pièce de Sophocle, qui pour un esprit moderne évoque la résistance d’un individu face à l’État. Il la traduit, la retravaille et en donne une version toute personnelle.
La nouvelle Antigone est donc issue d’une union anachronique, celle d’un texte vieux de 2400 ans et d’un événement contemporain.
Antigone fiche de lecture : Structure de la pièce :
Anouilh a repris le cadre général de la pièce de Sophocle. Le rideau s’ouvre au petit matin sur la ville de Thèbes, juste après la proclamation du décret de Créon, au sujet duquel Antigone s’oppose à sa sœur Ismène. Le rideau tombe sur Créon, qui reste seul sur une scène dévastée.
Pages | Scène | Personnages |
9-13 | 1 | Le Prologue |
13-20 | 2 | Antigone, la Nourrice |
21 | 3 | Antigone, la Nourrice, Ismène |
22-31 | 4 | Antigone, Ismène |
31-36 | 5 | Antigone, la Nourrice |
37-44 | 6 | Antigone, Hémon |
45-46 | 7 | Antigone, Ismène |
46-53 | 8 | Créon, le Garde |
53-55 | 9 | Le Chœur |
55-60 | 10 | Antigone, le Garde, le Deuxième Garde, le Troisième Garde |
60-64 | 11 | Antigone, les Gardes, Créon |
64-97 | 12 | Antigone, Créon |
97-99 | 13 | Antigone, Créon, Ismène |
99-100 | 14 | Créon, le Chœur |
100-105 | 15 | Créon, le Chœur, Hémon |
105-106 | 16 | Créon, le Chœur |
106 | 17 | Créon, le Chœur, Antigone, les Gardes |
106-117 | 18 | Antigone, le Garde |
117-119 | 19 | Le Chœur, le Messager |
119-122 | 20 | Le Chœur, Créon, le Page |
122-123 | 21 | Le Chœur, les Gardes |
Description de la première page de couverture :
De haut en bas, tous les éléments sont centrés sur la page : le prénom et le nom de l’auteur, le titre de l’œuvre, le cadre et le nom de la maison d’édition. Le cadre dans lequel sont présentées deux esquisses de personnages sur fond blanc ; ce décor est dépouillé ; aucun élément n’y apparaît. On ne distingue que les contours des deux personnages, ce qui suggère leur dépersonnalisation permettant une interprétation plus large : ils peuvent être n’importe qui. Cependant le vêtement ample, sorte de toge, du personnage de gauche montre peut- être son appartenance au monde de la loi ; c’est peut-être un avocat. Sa haute taille lui confère une certaine importance. Il tend la main vers l’autre personnage, celui- là de plus petite taille, à droite. Les courbes de ses hanches et sa silhouette menue laissent supposer qu’il s’agit d’un personnage féminin. Contrairement à l’autre personnage, elle ne fait pas de geste vers lui. Elle ne se tourne donc pas vers lui. On remarque leur ombre sur le sol et on peut conclure que la scène se déroule à l’extérieur. Cependant, ces personnages semblent enfermés dans un cadre (que mime ce cadre ? celui de la télévision ? celui du monde dans lequel ils sont prisonniers ?). Hors de ce cadre, la couverture présente encore une certaine rigidité : les lignes sont toutes verticales et horizontales. Cette image propose déjà à l’œil du futur lecteur une opposition entre deux personnages, ne serait- ce que par leur taille ; l’un des deux personnages, le plus imposant tend la main vers le personnage féminin qui, lui, semble regarder droit devant lui ou derrière lui. Par ailleurs, le titre de l’œuvre illustre encore cette opposition : le préfixe grec « anti » indique l’hostilité, l’opposition, la défense et le mot « gônia » signifie angle. Antigone serait le personnage se positionnant donc contre. Enfin la couleur orange vif dominante sur cette couverture peut traduire l’agressivité déjà présente dans le titre. le choix du marron renvoie à une certaine morosité de l’existence de ces personnages.
Formulation d’hypothèses de lecture :– Antigone se bat contre l’autorité d’un père qui lui refuse quelque chose, ce « quelque chose » variant : ce peut être le mariage avec celui qu’elle aime, le désir de partir de chez elle (il cherche à la retenir en lui tendant la main), etc.
– Antigone est une jeune fille désobéissante qui accumule les bêtises et qu’un adulte (père ou autre) essaie de faire rentrer dans le droit chemin. Les lignes droites de la page et le carré d’ailleurs traduiraient le cadre dans lequel Antigone, qu’elle ait raison ou non, doit réintégrer, les règles auxquelles elle doit obéir.Descriptif global de la séquence : repérer la construction du personnage d’Antigone dans l’affrontement. C’est un personnage de l’opposition.
PRESENTATION DE L’ŒUVRE1- RESUME
Après la mort de Polynice et d’Etéocle qui se sont entretués durant la bataille de Thèbes, le roi Créon a organisé des funérailles nationales pour le second et a laissé pourrir le cadavre du premier dans la nature. Il a promulgué une loi interdisant à quiconque d’accorder les honneurs funèbres à ce « traître » sous peine de mort. Cette décision indigne profondément Antigone qui prend la ferme résolution d’enterrer son frère même si cette audace l’expose à un effroyable supplice. Après s’être entretenu avec sa nourrice, sa sœur Ismène et son fiancé Hémon, elle accomplit son acte avec une conviction inébranlable. Devant son oncle Créon, la jeune fille revendique les faits avec courage. Elle rejette toutes les propositions du roi qui tente vainement de la sauver. Un affrontement violent s’engage entre les deux antagonistes ; il se termine par la condamnation de l’héroïne à être murée vivante. Antigone se pend avec sa ceinture dans le tombeau des Labdacides. Hémon qui l’a rejoint entre-temps dans sa réclusion solitaire crache sur son père qui se trouve sur les lieux avant de se percer le corps avec son épée. Eurydice apprend la triste nouvelle et se suicide à son tour. De retour à son palais, Créon sent pour la première fois le poids de la solitude, mais les événements tragiques qui l’ont secoué ne l’empêchent pas d’assumer ses responsabilités royales avec le sens du devoir qui lui est connu.
FICHE DE LECTURE
Titre de l’œuvre : ……………Auteur et siècle :……………., le…… ..siècle
Date d’écriture ,de présentation et de publication Pièce écrite en ……présentée en …..et publiée en …….
Genre …………… Personnages principaux ……………, Ismène, …………,Hémon
Époque de l’action : ……………………………….. … Lieu de l’action : P………… … dans la cité de ……(……………)
Composition :Un seul ……….plusieurs scènes Niveau de langue :Langage …….., parfois Langue …………..…… : La nourrice, les gardes…
Registre, ton ou tonalité de la pièce ………. Règles classiques -Respect de la règle des …… unités (lieu, ……., action) -Respect de la règle de bienséance (pas de ……….. sur scène)
Type de texte L’ensemble du texte est globalement ………………..
Indications temporelles –……………. heures du matin (……….. tentative d’Antigone d’enterrer le ………. de son frère) -Midi (…….. tentative d’Antigone) –……. heuresdu soir (fin de la pièce)
Dénouement :T…………: mort d’…………, d’……… et d’…………Rôle du Prologue ………………………. Présentation des personnages Présentés ………………… Les thèmes La solitude, le b…………, la l……………, l’enfance, le devoir, le conflit de générations…Fonction du chœur : Représente ……
Rapport des personnages avec la loi -Antigone : Respect de la loi ………… -Créon : Respect de la loi ………….
Liens entre les personnages -Antigone : …….. d’Oedipe et …………..de Créon -Ismène : …………..d’Antigone -Créon : ………. d’Antigone (roi de Thèbes) -Hémon : …………de Créon et fiancé d’Antigone
Histoire de la pièce Après .…………. ……Antigone décide d’……….. son frère et se dresser contre ………., le roi, qui a interdit de donner les ………….funèbres à Polynice, considéré comme un traître.
Arguments d’Antigone -Polynice est son …….. -Il a le droit au ……….. -Son d……….est de l’enterrer.
La notion de fatalité Antigone ne peut échapper à son ……… : La mort.
Les anachronismes Décalage chronologique : situer à une époque ce qui appartient à une autre époque …………… Figures de style Des personnifications, des comparaisons, des métaphores, des antiphrases,…
Temps des verbes Temps dominant : le présent. Emploi du conditionnel : scène ………… et …
Antigone – Jean ANOUILH
1. La pièce est structurée en : une seule partie 2. En quelle année la pièce a-t-elle été jouée pour la première fois ? 1944 3. L’action se passe : à Thèbes. 4. L’action débute : alors qu’Antigone vient d’ensevelir le corps de son frère. 5. Antigone va braver l’interdit royal deuxfois. 6. Antigone a un lien familial avec Créon. Elle est sa nièce 7.. Lorsqu’Ismène retrouve Antigone pour la dernière fois, elle vient pour lui dire : qu’elle a changé d’avis et qu’elle est prête à l’aider à enterrer Polynice. 8.. Lorsque Antigone annonce à Hémon qu’elle ne pourra pas l’épouser, quelle raison lui donne- t- elle ? Elle ne lui donne aucuneexplication. 9. Après la dispute entre Créon et son fils Hémon,: La foule envahit le palais. 10. Le roi cherche à la sauver. Il lui propose… de faire disparaître les témoins. 11. Finalement, pour se moquer du roi, Antigone le traite de… cuisinier. 12.. Quelle est la dernière action de Créon à la fin de la pièce ? Il part assister à un Conseil, accompagné par son page. 13.. A la fin de la dernière scène entre Créon et Antigone, cette dernière lui dit : «Vous avez des têtes de cuisiniers. »14. Antigone demande à un garde de transmettre un message. En échange elle lui donne : une bague. Ce message st destiné à : Hémon. 15. Polynice a fait un cadeau à Antigone, lorsqu’elle était enfant. Ce présent, qu’elle a conservé précieusement, est: Une fleur de papier 16.. Que fait Hémon avant de se tuer ? Il crache au visage de son père. 17.. Qui prononce la dernière réplique de la pièce ? Le Chœur. 18. Polynice avait parfois de mauvaises relations avec son père Oedipe. Créon apprend à Antigone : que Polynice avait frappé son père, qui lui refusait de l’argent. 19. Créon apprend à Antigone un secret sur le passé de son frère Etéocle : 20. Etéocle avait essayé de faire assassiner son père Oedipe. 21. Un édit royal a été publié. Il interdit, sous peine de mort,… qu’on donne les honneurs funèbres à Polynice.22. Le châtiment d’Antigone est… d’être murée vivedans un trou. 23.La mort d’Antigone est suivie de celles d’Hémon et Eurydice.
STRUCTURE D’ANTIGONE D’ANOUILH Le texte de la pièce se présente comme un tout compact puisqu’Anouilh ne mentionne pas de division en scènes ou en actes ; cependant, en prenant en considération les entrées sur scène des personnages et leurs sorties, il est possible de reconstituer l’organisation suivante :
Scène | pages | Personnages | Ce qui se passe |
1 | 9-13 | Le prologue | Scène d’exposition : le prologue présente les personnages et la situation aux spectateurs. |
2 | 13-20 | Antigone, la nourrice. | En entrant. Antigone est surprise par la nourrice. Où était-elle ? A un rendez- vous ? La nourrice s’inquiète, mais est vite rassurée par Antigone. |
3 | 21 | Antigone, la nourrice, Ismène. | Ismène est surprise que sa sœur soit levée si tôt. Pour être seules, elles envoient la nourrice chercher du café. |
4 | 22-31 | Antigone. Ismène. | Déjà informée du projet de sa sœur, Ismène ne sait pas que celle-ci est passée à l’acte. Elle tente d’amener Antigone à renoncer à son projet. |
5 | 31-36 | Antigone, la nourrice. | .Antigone se livre à la nourrice, sans pour autant dévoiler son secret. La nourrice ne comprend rien ! |
6 | 37-44 | Antigone, Hémon. | Antigone apprend à son fiancé qu’il ne sera jamais son mari ; il est stupéfait ! |
7 | 45-46 | Antigone. Ismène. | En réponse à Ismène qui lui demande d’être raisonnable, Antigone lui annone qu’elle est passée à l’acte pendant la nuit. |
8 | 46-53 | Créon, le Garde, le page. | Le garde annonce à Créon qu’on a tenté d’enterrer le corps de Polynice. La surprise passée. Créon cherche à étouffer l’affaire en obtenant le silence du garde. |
9 | 53-55 | Le chœur. | Intervention du chœur, qui établit une comparaison entre la tragédie et le drame. |
10 11 | 55-60 | Antigone. les gardes. | Antigone a refait son geste, mais elle est arrêtée. Les gardes se réjouissent d’avoir arrêté la coupable. |
60-64 | Antigone, Créon, les gardes | Le garde présente l’accusée à Créon ; pour éviter le scandale, il met les gardes au secret. | |
12 | 64-97 | Antigone. Créon. | Longue scène, comportant plusieurs épisodes, où Créon tente vainement d’amener Antigone à renoncer à vouloir enterrer la dépouille de Polynice. |
13 | 97-99 | Antigone. Créon. Ismène. | Ismene survient, elle tente de partager le sort de sa sœur ; celle-ci refuse. Les gardes emmènent Antigone. |
14 | 99-100 | Créon, le chœur. | Le chœur reproche à Créon d’envoyer Antigone à la mort. |
15 | 100-105 | Créon. Hémon. le chœur. | Hémon entre, supplie son père de sauver Antigone ; Créon refuse. |
16 | 105-106 | Créon, le chœur. | Créon confirme au chœur qu’il ne peut plus rien faire. |
17 | 106 | Antigone, Créon. le garde. | Très courte scène où « on devine la foule » qui hurle contre Antigone. Créon fait vider le palais. |
18 | 106-117 | Antigone, le garde. | Le garde est insensible au sort d’Antigone ; elle lui fait écrire une lettre adressée à Hémon. |
19 | 117-119 | Le chœur, le messager. | Le messager annonce la mort d’Antigone, et celle d’Hémon. |
20 | 119-122 | Créon, le page, le chœur | le chœur annonce la mort d’Eurydice, la femme de Créon. Créon est tout seul maintenant |
21 | 122-123 | chœur | « Un grand apaisement triste tombe sur Thèbes » pendant que les gardes continuent à jouer aux cartes. |
Description de la première page de couverture :
De haut en bas, tous les éléments sont centrés sur la page : le prénom et le nom de l’auteur, le titre de l’œuvre, le cadre et le nom de la maison d’édition.Le cadre dans lequel sont présentées deux esquisses de personnages sur fond blanc ; ce décor est dépouillé ; aucun élément n’y apparaît. On ne distingue que les contours des deux personnages, ce qui suggère leur dépersonnalisation permettant une interprétation plus large : ils peuvent être n’importe qui. Cependant le vêtement ample, sorte de toge, du personnage de gauche montre peut- être son appartenance au monde de la loi ; c’est peut-être un avocat. Sa haute taille lui confère une certaine importance. Il tend la main vers l’autre personnage, celui- là de plus petite taille, à droite. Les courbes de ses hanches et sa silhouette menue laissent supposer qu’il s’agit d’un personnage féminin. Contrairement à l’autre personnage, elle ne fait pas de geste vers lui. Elle ne se tourne donc pas vers lui. On remarque leur ombre sur le sol et on peut conclure que la scène se déroule à l’extérieur. Cependant, ces personnages semblent enfermés dans un cadre (que mime ce cadre ? celui de la télévision ? celui du monde dans lequel ils sont prisonniers ?). Hors de ce cadre, la couverture présente encore une certaine rigidité : les lignes sont toutes verticales et horizontales. Cette image propose déjà à l’œil du futur lecteur une opposition entre deux personnages, ne serait- ce que par leur taille ; l’un des deux personnages, le plus imposant tend la main vers le personnage féminin qui, lui, semble regarder droit devant lui ou derrière lui. Par ailleurs, le titre de l’œuvre illustre encore cette opposition : le préfixe grec « anti » indique l’hostilité, l’opposition, la défense et le mot « gônia » signifie angle. Antigone serait le personnage se positionnant donc contre.Enfin la couleur orange vif dominante sur cette couverture peut traduire l’agressivité déjà présente dans le titre. le choix du marron renvoie à une certaine morosité de l’existence de ces personnages.
Antigone fiche de lecture rapide
Fiche de lecture : Antigone
Titre de l’œuvre : Antigone
Auteur et siècle : Jean Anouilh, le 20e siècle
Date d’écriture et de présentation : Pièce écrite en 1942 et présentée en 1944
Genre : Tragédie moderne
Personnages principaux : Antigone, Ismène, Créon, Hémon
Époque de l’action : Antiquité grecque
Lieu de l’action : Palais de Thèbes dans la cité de Thèbes (Grèce)
Composition : Pas d’actes ni de scènes
Registre de langue (niveau de langue) : Langage courant, parfois familier
Langue familière : La nourrice, les gardes…
Registre ou tonalité de la pièce : Registre tragique
Règles classiques : -Respect de la règle des trois unités (lieu, temps, action). -Respect de la règle de bienséance (pas de mort sur scène)
Type de texte : L’ensemble du texte est globalement argumentatif
Indications temporelles : -Quatre heures du matin (première tentative d’Antigone d’enterrer le cadavre de son frère). -Midi (deuxième tentative d’Antigone). -Cinq heures (fin de la pièce).
Dénouement : Tragique : mort d’Antigone, d’Hémon et d’Eurydice.
Le prologue : Personnage extérieur à l’intrigue, hors liste.
Présentation des personnages : Présentés du plus important au moins important.
Les thèmes : La solitude, le bonheur, l’enfance et le devoir.
Fonction du chœur : Représente l’opinion publique et le peuple de Thèbes.
Rapport des personnages avec la loi : -Antigone : Respect de la loi divine. -Créon : Respect de la loi humaine.
Liens entre les personnages : -Antigone : fille d’Œdipe et nièce de Créon. -Ismène : sœur d’Antigone. -Créon : oncle d’Antigone (roi de Thèbes). -Hémon : fils de Créon et fiancé d’Antigone.
Histoire de la pièce : Suite du mythe d’Œdipe : Antigone décide d’enterrer son frère et se dresser contre Créon, le roi, qui a interdit de donner les devoirs funèbres à Polynice, considéré comme un traître.
Arguments d’Antigone : -Polynice est son frère. -Il a le droit au repos. -Son devoir est de l’enterrer.
La notion de fatalité : Antigone ne peut échapper à son destin : La mort.
Les anachronismes : Décalage chronologique : situer à une époque ce qui appartient à une autre. Époque moderne.
Figures de style : Des personnifications, des comparaisons, des métaphores, des antiphrases,……
Temps des verbes : Temps dominant : le présent.
Emploi du conditionnel : scène Antigone et Hémon.
Tableau d’identification:
Le titre Antigone
Genre Pièce de théâtre : tragédie moderne
L’auteur Jean Anouilh
Date et lieu de la naissance / Décès 23 juin 1910 à Bordeaux / mort à Lausanne en 3 octobre 1987
Date de publication 1946
Date de la 1ère présentation 1944
Autres œuvres du même auteur -Le Voyageur sans bagage – Le Bal des voleurs – L’Alouette
Fiche de lecture : Antigone,
Les Personnages principaux : Antigone, Créon, Ismène, Hémon
Époque : Antiquité grecque
Lieu : Palais de Thèbes dans la cité de Thèbes (Grèce)
Registre ( ton )ou tonalité de la pièce : tragique
Règles classiques : -Respect de la règle des trois unités (lieu ( un seul lieu) , temps ( ne dépasse pas 24 heures), action ( une seule action, enterrer Polynice) ). -Respect de la règle de bienséance (pas de scène violente ni de nudité sur scène)
Dénouement ( la fin) : Tragique : mort d’Antigone, d’Hémon et d’Eurydice.
Les thèmes : La solitude, les problèmes entre les jeunes et les adultes,le bonheur, la famille, le devoir…
Fonction du chœur : Représente parfois la conscience de Créon, parfois l’opinion publique et la voix du peuple de Thèbes.
Liens entre les personnages :
Antigone : nièce du roi Créon.
Ismène : sœur de la princesse Antigone.
Créon : oncle maternelle d’Antigone.
Hémon : fils du roi Créon et fiancé d’Antigone.
La notion de fatalité : les personnages ne peuvent pas d’échapper à leur destin : La mort.
Les anachronismes : des indices qui montrent qu’il s’agit de l’Époque moderne.
Personnages principaux:
Antigone : son père Œdipe et sa mère Jocaste , sœur d’Étéocle, Polynice morts avant le commencement de la pièce, et Ismène. Cette jeune princesse veut enterrer le cadavre de son frère Polynice malgré l’interdiction par le roi.
Créon: oncle maternel d’antigone, roi de Thèbes après la mort des deux frères ennemis, il tient à sa parole et enterre sa nièce vers la fin.
Ismène : sœur d’Antigone, elle aime la vie, refuse le projet d’Antigone.
Hémon : fils de Créon et d’Eurydice, fiancé d’Antigone, il se plonge l’épée dans le ventre après la mort de sa fiancée.
Personnages secondaires : Antigone fiche de lecture
La Nourrice : une femme qui a élevé les enfants d’Œdipe, cette vieille également appelée « Nounou » par les filles.
Eurydice : épouse du roi Créon qui passe ses journées à tricoter des pour les pauvres de Thèbes. Ces derniers « auront froid » car elle se suicide en se tranchant la gorge après la mort d’Hémon.
Les trois gardes : chargés de surveiller le cadavre de Polynice. Ils sont trois : Jonas, Durand et Boudousse.
Le page du roi : Il accompagne Créon et lui rappel l’heure du conseil.
Le messager : Personnage type du théâtre antique, il annonce des nouvelles.
Antigone fiche de lecture : Structure de la pièce :
Anouilh a repris le cadre général de la pièce de Sophocle. Le rideau s’ouvre au petit matin sur la ville de Thèbes, juste après la proclamation du décret de Créon, au sujet duquel Antigone s’oppose à sa sœur Ismène. Le rideau tombe sur Créon, qui reste seul sur une scène dévastée.
Pages Scène Personnages
9-13 1 Le Prologue
13-20 2 Antigone, la Nourrice
21 3 Antigone, la Nourrice, Ismène
22-31 4 Antigone, Ismène
31-36 5 Antigone, la Nourrice
37-44 6 Antigone, Hémon
45-46 7 Antigone, Ismène
46-53 8 Créon, le Garde
53-55 9 Le Chœur
55-60 10 Antigone, le Garde, le Deuxième Garde, le Troisième Garde
60-64 11 Antigone, les Gardes, Créon
64-97 12 Antigone, Créon
97-99 13 Antigone, Créon, Ismène
99-100 14 Créon, le Chœur
100-105 15 Créon, le Chœur, Hémon
105-106 16 Créon, le Chœur
106 17 Créon, le Chœur, Antigone, les Gardes
106-117 18 Antigone, le Garde
117-119 19 Le Chœur, le Messager
119-122 20 Le Chœur, Créon, le Page
122-123 21 Le Chœur, les Gardes
Biographie de Jean ANOUILH
Jean Anouilh est né en 1910 à Bordeaux (France). Son père est tailleur et sa mère musicienne ainsi que professeur de piano, elle joue dans un orchestre se produisant sur des scènes de casino en province. C’est dans les coulisses de ces casinos qu’il découvre les grands auteurs classiques : Molière, Marivaux et Musset.
Jean Anouilh vit à Paris et rentre au collège Chaptal. C’est très tôt qu’il se prend de passion pour le théâtre. En 1928, il assiste émerveillé, au printemps, à la représentation de Siegfried de Jean Giraudoux, l’adolescent de dix-huit ans fut ébloui, subjugué…
En 1929 il devient le secrétaire de Louis Jouvet. Les relations entre les deux hommes sont tendues. Qu’importe, son choix est fait, il vivra pour et par le théâtre.
Sa première pièce, l’Hermine (1932), lui offre un succès d’estime, et il faut attendre 1937 pour qu’il connaisse son premier grand succès avec le Voyageur sans bagages. L’année suivante le succès de sa pièce la Sauvage confirme sa notoriété et met fin à ses difficultés matérielles.
Puis éclate la seconde guerre mondiale. Pendant l’occupation, Jean Anouilh continue d’écrire. Il ne prend position ni pour la collaboration, ni pour la résistance. Ce non-engagement lui sera reproché.
En 1944 est créé Antigone. Cette pièce connaît un immense succès public mais engendre une polémique. Certains reprochent à Anouilh de défendre l’ordre établi en faisant la part belle à Créon. En 1945, il s’engage pour essayer de sauver l’écrivain collaborateur Robert Brasillach de la peine de mort; en vain. Cette exécution le marque profondément.
Il écrira encore plusieurs pièces dans les années soixante-dix, dont certaines lui vaudront le qualificatif « d’auteur de théâtre de distraction ». Il n’en reste pas moins qu’il a bâti une oeuvre qui révèle un pessimisme profond.
Anouilh est mort en 1987.
Anouilh et le théâtre grec
Lorsque Jean Anouilh choisit de reprendre le mythe d’OEdipe et celui d’Antigone, il décida aussi de reprendre un certain nombre de caractéristiques du théâtre grec. Dans ce théâtre, les actions des personnages sont commentées par un choeur. La tragédie grecque obéit toujours à la même structure : le prologue, l’entrée du choeur, les épisodes entrecoupés des commentaires chantés du choeur, le dénouement et la sortie du choeur. Anouilh dans sa pièce suit cette structure.
La pièce fut créée le 4 février 1944. Les autorités allemandes étaient favorables à l’activité théâtrale pour que la vie semble continuer normalement. De plus, les autorités françaises souhaitaient voir jouer des oeuvres classiques et voyaient d’un mauvais oeil les pièces où le thème de l’adultère était important, la portée morale était nécessaire. Les Parisiens allaient souvent au théâtre car le lieu était chauffé et c’était un moyen d’oublier la dure réalité quotidienne.
Présentation de Antigone
Antigone appartient aux légendes attachées à la ville de Thèbes. Elle est l’une des enfants nés de l’union incestueuse du roi de Thèbes Œdipe et de sa propre mère, Jocaste . Antigone est la sœur d’Ismène, d’Etéocle et de Polynice. Elle fait preuve d’un dévouement et d’une grandeur d’âme sans pareils dans la mythologie.Quand son père est chassé de Thèbes par ses frères et quand, les yeux crevés, il doit mendier sa nourriture sur les routes, Antigone lui sert de guide. Elle veille sur lui jusqu’à la fin de son existence et l’assiste dans ses derniers moments.
Puis Antigone revient à Thèbes. Elle y connaît une nouvelle et cruelle épreuve. Ses frères Etéocle et Polynice se disputent le pouvoir. Ce dernier fait appel à une armée étrangère pour assiéger la ville et combattre son frère Etéocle. Après la mort des deux frères, Créon, leur oncle prend le pouvoir . Il ordonne des funérailles solennelles pour Etéocle et interdit qu’il soit donné une sépulture à Polynice, coupable à ses yeux d’avoir porté les armes contre sa patrie avec le concours d’étrangers. Ainsi l’âme de Polynice ne connaîtra jamais de repos. Pourtant Antigone, qui considère comme sacré le devoir d’ensevelir les morts, se rend une nuit auprès du corps de son frère et verse sur lui, selon le rite, quelques poignées de terre. Créon apprend d’un garde qu’Antigone a recouvert de poussière le corps de Polynice. On amène Antigone devant lui et il la condamne à mort. Elle est enterrée vive dans le tombeau des Labdacides . Plutôt que de mourir de faim, elle préfère se pendre.
Hémon, fils de Créon et fiancé d’Antigone se suicide de désespoir . Eurydice , l’épouse de Créon ne peut supporter la mort de ce fils qu’elle adorait et met fin elle aussi à ses jours.La pièce de Sophocle (441 avant Jésus-Christ) commence lorsqu’Antigone décide de braver l’interdiction de son oncle Créon et d’ensevelir le corps de son frère Polynice.C’est de ce texte de Sophocle que va s’inspirer Anouilh pour écrire Antigone en 1942 : » l’Antigone de Sophocle, lue et relue et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre , le jour des petites affiches rouges. Je l’ai réécrite à ma façon , avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre ».Cette pièce , créée en 1944, connaît un immense succès public mais engendre une polémique. Certains reprochent à Anouilh de défendre l’ordre établi en faisant la part belle à Créon . Ses défenseurs , au contraire , voient dans Antigone la « première résistante de l’histoire » et dans la pièce un plaidoyer pour l’esprit de révolte.
Fiche de lecture : Antigone
Titre de l’oeuvre:Antigone
Auteur et siècle:Jean Anouilh, le 20ème siècle
Date d’écriture et de présentation:Pièce écrite en 1942 et présentée en 1944
Genre
Tragédie moderne
Époque de l’action
Antiquité grecque
Lieu de l’action
Palais de Thèbes dans la cité de Thèbes(Grèce)
Composition
Pas d’actes ni de scènes
Registre de langue (niveau de langue)
Langage courant, parfois familier Langue familière : La nourrice, les gardes…
Registre ou tonalité de la pièce
Registre tragique
Règles classiques
-Respect de la règle des trois unités (lieu, temps, action) -Respect de la règle de bienséance (pas de mort sur scène)
Type de texte
L’ensemble du texte est globalement argumentatif
Indications temporelles
-Quatre heures du matin (première tentative d’Antigone d’enterrer le cadavre de son frère) -Midi (deuxième tentative d’Antigone) -Cinq heures (fin de la pièce)
Dénouement
Tragique : mort d’Antigone, d’Hémon et d’Eurydice
Le prologue
Personnage extérieur à l’intrigue, hors liste
Présentation des personnages
Antigone
Fille d’Œdipe
Le Prologue nous la décrit comme la petite « maigre jeune fille noiraude » (p. 9).
D’après Ismène : « Pas belle comme nous mais autrement » (p.29).D’après sa nourrice « elle n’est pas assez coquette! » (p. 17) D’après elle même : « je suis laide ! » (p. 96), « je
suis noire et maigre »(p. 41). Antigone aurait vouluêtre un garçon : « Ai-je assez pleuré d’être une fille ! » (p. 29).
Antigone aime la vie « Qui se levait la première, le matin, rien que pour sentir l’air froid sur sa peau nue ? » (p. 28), « Moi aussi j’aurais bien voulu ne pas mourir. » (p. 24) et elle veut garder ses joies et ses illusions d’enfance. C’est une fille
rebelle : « Une fois je t’ai attachée à un arbre et je t’ai coupé tes cheveux, tes beaux cheveux… » (p. 22), « la petite Antigone, la sale bête,
l’entêtée, la mauvaise […]. Elle n’avait qu’à nepas désobéir! » (p. 25), c’est celle qui dit non et ne veux comprendre : « Il fallait comprendre
qu’on ne doit pas manger tout à la fois, donner tout ce qu’on a dans ses poches au mendiant qu’on rencontre […]. Comprendre. Toujours comprendre. Moi, je ne veux pas comprendre. »
(p. 26). Elle déteste aussi l’habitude : « s’il ne doit
plus me croire morte quand je suis en retard de cinq minutes, […], alors je n’aime plus Hémon! » (p. 93). Quelques instants avant de mourir, elle ne sait
plus pourquoi elle meurt : « Je ne sais plus pourquoi je meurs. » (p. 115), elle est morte pour rien, si ce n’est pour offrir une réflexion sur la vie…
.
Ismène
Sœur d’Antigone.
Belle jeune fille charmante et coquette aux yeux d’Antigone, elle aime aller au bal : « Cela me rassure ce matin, que tu sois belle. », « et je
t’ai coupé tes cheveux, tes beaux cheveux… », « toutes ces belles mèches lisses et bien ordonnées autour de la tête » (p. 22), « Ismène est rose et dorée comme un fruit. »
(p. 41).Elle n’est pas courageuse et a peur de mourir : « Moi, tu sais, je ne suis pas rès courageuse » (p. 27), « Et souffrir ?il faudra souffrir, sentir que la douleur monte, qu’elle est arrivée au point où l’on ne peut plus la supporter; qu’il faudrait qu’elle s’arrête, mais qu’elle continue pourtant et monte encore, comme une voix aiguë… Oh! je ne peux pas, je ne peux pas… ». Elle souhaite raisonner sa sœur : « Essaie de comprendre au moins ! » (p. 25).
Pourtant à la fin de la pièce Ismène veut accompagner sa sœur dans la mort : « Antigone, pardon ! Antigone,tu vois, je viens, j’ai du courage. J’irai
maintenant avec toi ! » (p. 97), « Sivous la faites mourir, il faudra me faire mourir avec elle! »(p. 97).
Créon.
Roi de Thèbes, oncle d’Antigone. Le Prologue nous le présente comme étant un « homme robuste, aux cheveux blancs […]. Il a des rides, il est fatigué. » (p.11).
Le Prologue nous présente Créon comme un homme seul : « Créon est seul », sa femme Eurydice « ne lui est d’aucun secours » (p. 11), son page « ne peut rien non plus pour lui » (p. 12) et à la fin de la tragédie le Chœur lui dit : « Et tues tout seul maintenant,
Créon. » (p. 121). C’est un homme courageux, il a dû assumer le métier de roi : « Mais Œdipe et ses fils sontmorts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches et il a pris leur place. » (p.11), « Un matin, je me suis réveillé roi de
Thèbes. Et Dieu sait si j’aimais autre chose dans la vie que d’être puissant… » (p. 78). Il fait son travail du mieux qu’il peut : « des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil desa journée. » (p. 11). Il a de l’affection pour sa nièce Antigone mais ne la comprend pas, il va même essayer
de la sauver : « je vais tout de même perdre le temps qu’il faudra et te sauver, petite peste. » (p. 76). Après l’exécution d’Antigone qu’il a été contraint d’entrepre
ndre et qui a entrainée la mort de son fils et de sa femme, il continue son travail quotidien : « Eh bien, si nous avons conseil, petit, nous allons y aller. » (p. 122).
Après avoir ordonné la mort, il attend la sienne: « Créon va commencer à attendre la mort » (p.123). Pour lui, tout est absurde… A
Hémon.
Fils de Créon, fiancé d’Antigone. Jeune prince vigoureux. Il refuse de devenir un homme comme son père : « Regarde-moi, c’est cela devenir un homme, voir le
visage de son père en face, un jour. » (p. 105), il veut rester enfant. Il pense que son père peut tout faire : « Tu es le maître » (p. 102), « Tu es encore puissant, toi,
comme lorsque j’étais petit. », « Je suis trop seul et lemonde est trop nu si je ne peux plus t’admirer. » (p. 104). Lors de la mort d’Antigone qu’il ne supporte pas,
« Hémon […] se plonge l’épée dans le ventre et il s’étend contre Antigone »
Eurydice :L’épouse de Créon, la mère d’Hémon. C’est « la vieille dame qui tricote », la « femme de Créon », « elle est bonne, digne, aimante », mais « Elle ne lui est d’aucun secours »
Le Page
Il accompagne Créon dans plusieurs scènes, et souligne la solitude du souverain. Il représente l’innocence émouvante, le symbole vivant du paradis perdu de l’enfance. Il voit tout mais ne saisit pas l’importance de la situation. Il n’est d’aucun secours pour Créon , juste une oreille silencieuse. Il rêve, un jour, de devenir grand :
Créon : Ce qu’il faudrait, c’est ne jamais savoir. Il te tarde d’être grand, toi ?
Le Page : Oh oui, Monsieur
La Nourrice :Personnage traditionnel du théâtre grec, la Nourrice n’existait pourtant pas dans la pièce de Sophocle; c’est une création d’Anouilh. Elle est la vieille femme, affectueuse et vigilante, la « nounou » réconfortante, qui a du mal à comprendre le dessein d’Antigone : « Tu te moques de moi, alors ? Tu vois, je suis trop vieille. Tu étais ma préférée, malgré ton sale caractère. »
Le Messager :C’est un « garçon pâle … solitaire ». Le messager est un personnage typiqu du théâtre grec, il apparaît déjà dans la pièce de Sophocle. Dès le Prologue, il montre sa tristesse : « C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà… » . A la fin de la pièce , il vient annoncer avec mille détails la mort d’Hémon.
Le chœur :Le chœur joue, comme dans la tragédie grecque, un rôle de commentateur : « Et voilà. Maintenant le ressort est bandé. Cela n’a plus qu’à se dérouler tout seul… » et de messager. C’est le chœur qui tire également la leçon morale du drame « Et voilà. Sans la petite Antigone, c’est vrai, ils auraient tous été bien tranquilles. Mais maintenant, c’est fini. Ils sont tout de même tranquilles. Tous ceux qui avaient à mourir sont morts. Ceux qui croyaient une chose, et puis ceux qui croyaient le contraire même ceux qui ne croyaient rien et qui se sont trouvés pris dans l’histoire sans y rien comprendre. Morts pareils, tous, bien raides, bien inutiles, bien pourris. Et ceux qui vivent encore vont commencer tout doucement à les oublier et à confondre leurs noms. C’est fini. Antigone est calmée, maintenant, nous ne saurons jamais de quelle fièvre. Son devoir lui est remis. Un grand apaisement triste tombe sur Thèbes et sur le palais vide où Créon va commencer à attendre la mort. »
Les gardes :Ce sont » trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes », « ce ne sont pas de mauvais bougres », « ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination ». Ils sont mesquins, vulgaires, et ne semblent avoir comme seul objectif de ne pas contrarier leur hiérarchie : « Pas d’histoires ! ». Ils sont au service de Créon , non par fidélité personnelle, mais par obéissance au monarque en place . Il soulignent son isolement. Ils ne se sentent nullement concernés par la tragédie qui se déroule devant eux. A la fin, lorsque le rideau tombe, « il ne reste plus que les gardes. Eux, tout ça, cela leur est égal; c’est pas leurs oignons. Ils continuent à jouer aux cartes… »
Les thèmes
1. Le duel entre morale et politique
Le thème principal de la pièce est l’opposition entre les lois de la société, justifiées par l’ordre et le pouvoir, et une loi non écrite, celle des obligations dues aux morts et à la famille.
• L’interdiction formulée par Créon n’est pas despotique mais politique. Étéocle et Polynice étaient « deux larrons en foire qui se trompaient l’un l’autre en nous trompant et qui se sont égorgés comme deux petits voyous qu’ils étaient, pour un règlement de comptes ».
Pour que l’ordre règne dans Thèbes, après cette révolution manquée, il faut rassembler les esprits. Créon s’en explique ainsi : « il s’est trouvé que j’ai eu besoin de faire un héros de l’un d’eux […]. J’ai fait ramasser un des corps, le moins abîmé des deux, pour mes funérailles nationales, et j’ai donné l’ordre de laisser pourrir l’autre où il était. » Ainsi, le maintien de l’ordre implique le calcul, le mensonge et le cynisme.
• La règle à laquelle obéit Antigone, cependant, est supérieure au décret pris par le roi. C’est une obligation intérieure, indépendante des circonstances. Elle affirme la liberté de la conscience : « Je suis là pour vous dire non et pour mourir. »
2. Le pouvoir
• Anouilh n’exalte pas la fonction politique. Selon lui, le pouvoir ne relève pas de l’ambition, c’est un métier : « Ce n’est même pas une aventure, c’est un métier pour tous les jours et pas toujours drôle, comme tous les métiers. Mais puisque je suis là pour le faire, je vais le faire », dit Créon à Antigone.
• Il y faut cependant un certain courage : « Pour dire oui, il faut suer et retrousser ses manches, empoigner la vie à pleines mains et s’en mettre jusqu’au coude ».
Pragmatique, Créon se contente de joies modestes : « la vie c’est un livre qu’on aime, c’est un enfant qui joue à vos pieds, un outil qu’on tient bien dans sa main, un banc pour se reposer le soir devant sa maison ».
3. L’intransigeance de la pureté
• À cette figure d’homme âgé, usé par le pouvoir, s’oppose celle d’une adolescente intransigeante, qui refuse les compromis et les « bonheurs de cuisinier » auxquels Créon a consenti en acceptant la couronne : « Quelles pauvretés faudra t-il qu’elle fasse elle aussi, jour après jour, pour arracher avec ses dents son petit lambeau de bonheur ? »
Antigone est prête à mourir pour ne pas sacrifier son idéal à la réalité : « Je veux être sûre de tout aujourd’hui et que cela soit aussi beau que quand j’étais petite – ou mourir. »
4. Le conflit des générations
• Créon est un adulte lucide, qui assume ses responsabilités, et qui, en consentant par nécessité à devenir roi, aliène sa liberté aux exigences du pouvoir.
Antigone et Hémon sont des adolescents. Antigone refuse le temps qui use les sentiments et conduit à accepter des compromis : « Moi, je veux tout, tout de suite, – et que ce soit entier – ou alors je refuse ! »
De la même façon, Hémon refuse la leçon de son père : « Chacun de nous a un jour, plus ou moins triste, plus ou moins lointain, où il doit accepter d’être un homme. » Antigone et Hémon tout deux refusent finalement la vie.
Le petit page qui accompagne Créon représente la génération suivante, dans son innocence. Créon tire pour lui la leçon : « Il faudrait ne jamais devenir grand. »
La Nourrice : vieille dame également appelée « Nounou » par les filles dont elle s’occupe.
Le Prologue/Chœur : issue des pièces de théâtre de la Grèce antique, cette « entité » intervient au début du texte pour nous narrer le contexte de la pièce et nous présenter les personnages qui y évoluent. Il réapparait par la suite tout au long de la pièce pour faire avancer le récit ou amener un personnage à la réflexion.
Les anachronismes
Décalage chronologique : situer à une époque ce qui appartient à une autre. Époque moderne
Figures de style
Des personnifications, des comparaisons, des métaphores, des antiphrases,……
Temps des verbes
Temps dominant : le présent. Emploi du conditionnel : scène Antigone et Hémon.
Les procédés dramatiques
1. La structure de la pièce
• La pièce se déroule de façon continue, sans interruption : elle n’est pas divisée en actes, ce qui maintient la tension dramatique.
Elle est encadrée par deux interventions du chœur (joué par un seul personnage), qui, dans le prologue, présente les personnages et annonce le drame, puis qui commente le dénouement.
Le chœur tente également de sauver Antigone et annonce à Créon la mort de sa femme, Eurydice. Il joue donc un rôle d’intermédiaire entre les spectateurs et les personnages. Il renseigne et commente.
2. La transposition
• Jean Anouilh a conservé tous les éléments de la tragédie grecque : drame, lieux, personnages, mais l’a transposée à notre époque.
Il a ainsi modernisé les fonctions et le mode de vie : les gardes ont des grades et des statuts comparables à ceux des soldats d’aujourd’hui ; la reine tricote pour les pauvres ; les princes ont des voitures et une vie mondaine ; la nourrice prépare du café et des tartines grillées, etc.
• Anouilh mêle le tragique et le familier. Ce contraste est particulièrement sensible dans les conversations d’Antigone et de sa nourrice : « Allons, ma vieille bonne pomme rouge. Tu sais quand je te frottais pour que tu brilles ? »
• Dans la tragédie antique, le destin, supérieur aux dieux eux-mêmes, frappe les hommes. Chez Sophocle, Créon, qui s’obstine dans sa décision, est coupable de démesure et se retrouve seul. Jean Anouilh supprime le caractère sacré de la tragédie. Antigone incarne la jeunesse et son intransigeance et montre que l’homme reste libre de se révolter contre l’injustice, de lui résister.
Résumé d’Antigone
Antigone est la fille d’Œdipe et de Jocaste, souverains de Thèbes. Après le suicide de Jocaste et l’exil d’Œdipe, les deux frères d’Antigone, Étéocle et Polynice se sont entretués pour le trône de Thèbes. Créon, frère de Jocaste est – à ce titre – le nouveau roi et a décidé de n’offrir de sépulture qu’à Étéocle et non à Polynice, qualifié de voyou et de traître. Il avertit par un édit que quiconque osera enterrer le corps du renégat sera puni de mort. Personne n’ose braver l’interdit et le cadavre de Polynice est abandonné à la chaleur et aux charognards.
Seule Antigone refuse cette situation. Malgré l’interdiction de son oncle, elle se rend plusieurs fois auprès du corps de son frère et tente de le recouvrir avec de la terre. Ismène, sa sœur, ne veut pas l’accompagner car elle a peur de Créon et de la mort.
Antigone est prise sur le fait par les gardes du roi. Créon est obligé d’appliquer la sentence de mort à Antigone. Après un long débat avec son oncle sur le but de l’existence, celle-ci est condamnée à être enterrée vivante. Mais au moment où le tombeau va être scellé, Créon apprend que son fils, Hémon, fiancé d’Antigone, s’est laissé enfermer auprès de celle qu’il aime. Lorsque l’on rouvre le tombeau, Antigone s’est pendue avec sa ceinture et Hémon, crachant au visage de son père, s’ouvre le ventre avec son épée. Désespérée par la disparition du fils qu’elle adorait, Eurydice, la femme de Créon, se tranche la gorge.
Mr Ziani, on en parle que ton commentaire fait la taille de la Russie?