Marrakech Safi 2019 examen régional de français le dernier jour d’un condamné chapitre 48
Marrakech Safi 2019 examen régional de français le dernier jour d’un condamné chapitre 48
Texte examen régional de français 2019 :
Il y avait près de la porte et le long des murs quelques personnes debout, outre le prêtre et les gendarmes, et il y avait aussi trois hommes. Le premier, le plus grand, le plus vieux, était gras et avait la face rouge. Il portait une redingote et un chapeau à trois cornes déformé. C’était lui. C’était le bourreau, le valet de la guillotine. Les deux autres étaient ses valets, à lui. À peine assis, les deux autres se sont approchés de moi, par derrière, comme des chats ; puis tout à coup I ai senti un froid d’acier dans mes cheveux, et les ciseaux ont grincé à mes oreilles. Mes cheveux, coupés au hasard, tombaient par mèches sur mes épaules, et l’homme au chapeau à trois cornes les époussetait (1) doucement avec sa grosse main. Autour, on parlait à voix basse. Il y avait un grand bruit au dehors, comme un frémissement qui ondulait dans l’air. J’ai cru d’abord que c’était la rivière ; mais, à des rires qui éclataient, j’ai reconnu que c’était la foule. Un jeune homme, près de la fenêtre, qui écrivait, avec un crayon, sur un portefeuille, a demandé à un des guichetiers comment s’appelait ce qu’on faisait là. – La toilette du condamné, a répondu l’autre.
J’ai compris que cela serait demain dans le journal. Tout à coup l’un des valets m’a enlevé ma veste, et l’autre a pris mes deux mains qui pendaient, les a ramenées derrière mon dos, et j’ai senti les nœuds d’une corde se rouler lentement autour de mes poignets rapprochés. En même temps, l’autre détachait ma cravate. Ma chemise de batiste (2), seul lambeau qui me restât du moi d’autrefois, l’a fait en quelque sorte hésiter un moment; puis il s’est mis à en couper le col. À cette précaution horrible, au saisissement de l’acier qui touchait mon cou, mes coudes ont tressailli (3), et j’ai laissé échapper un rugissement (4) étouffé. La main de l’exécuteur a tremblé. -Monsieur, m’a-t- il dit, pardon ! Est-ce que je vous ai fait mal ?