Examen régional Antigone et la nourrice oriental 2013 rattrapage + corrigé
Examen régional Antigone et la nourrice oriental 2013 rattrapage
TEXTE Examen régional Antigone nourrice :
LA NOURRICE
A quatre heures! Il n’était pas quatre heures! Je me lève pour voir si elle n’était pas découverte. Je trouve son lit froid et personne dedans.
ANTIGONE
Tu crois que si on se levait comme cela tous les matins, ce serait tous les matins, aussi beau, nourrice, d’être la première fille dehors ?
LA NOURRICE
La nuit! C’était la nuit! Et tu veux me faire croire que tu as été te promener, menteuse! D’où viens-tu ?
ANTIGONE, a un étrange sourire.
C’est vrai, c’était encore la nuit. Et il n’y avait que moi dans toute la campagne à penser que c’était le matin. C’est merveilleux, nourrice. J’ai cru au jour la première aujourd’hui.
LA NOURRICE
Fais la folle! Fais la folle! Je la connais, la chanson. J’ai été fille avant toi. Et pas commode non plus, mais dure tête comme toi, non. D’où viens-tu, mauvaise?
ANTIGONE, soudain grave.
Non. Pas mauvaise.
LA NOURRICE
Tu avais un rendez-vous, hein ? Dis non, peut-être.
ANTIGONE, doucement.
Oui. J’avais un rendez-vous.
LA NOURRICE
Tu as un amoureux ?
ANTIGONE, étrangement, après un silence.
Oui, nourrice, oui, le pauvre. J’ai un amoureux.
LA NOURRICE, éclate. Ah! c’est du joli! c’est du propre! Toi, la fille d’un roi! Donnez-vous du mal ; donnez-vous du mal pour les élever! Elles sont toutes les mêmes! Tu n’étais pourtant pas comme les autres, toi, à t’attifer toujours devant la glace, à te mettre du rouge aux lèvres, à chercher à ce qu’on te remarque. Combien de fois je me suis dit : « Mon Dieu, cette petite, elle n’est pas assez coquette! Toujours avec la même robe et mal peignée. Les garçons ne verront qu’Ismène avec ses bouclettes et ses rubans et ils me la laisseront sur les bras. » Hé bien, tu vois, tu étais comme ta soeur, et pire encore, hypocrite! Qui est-ce ? Un voyou, hein, peut- être ? Un garçon que tu ne peux pas dire à ta famille : « Voilà, c’est lui que j’aime, je veux l’épouser. » C’est ça, hein, c’est ça ? Réponds donc, fanfaronne!