examen régional la boîte à merveilles chapitre 3 Meknes 2012 session normale+ correction
examen régional la boîte à merveilles chapitre 3 Meknes 2012 session normale
TEXTE boîte à merveilles chapitre 3:
Je déjeunai tout seul et je partis à l’école. L’après-midi se passa pour moi comme les autres aprèsmidi (…). Le soir, je repris le chemin de la maison. Je m’attendais à la trouver sens dessus dessous. Il n’en était rien. Silencieuses, les femmes soufflaient leur feu, remuaient leurs ragoûts, écrasaient dans des mortiers de cuivre leurs épices. Je n’osai pas interroger ma mère sur les aventures de Zineb.
Mon père arriva, comme de coutume, après la prière de l’Aacha. Le repas se déroula simplement, mais à l’heure du thé, maman parla des événements de la journée. Elle commença :
– Cette pauvre Rahma a passé une journée dans les affres de l’angoisse. Nous avons toutes été bouleversées.
– Que s’est-il passé? demanda mon père.
Ma mère reprit :
– Tu connais Allal le fournier (…) Il est marié à Khadija, la sœur de notre voisine Rahma. ( …) Mariés depuis trois ans ils désiraient vivement avoir un enfant. La pauvre Khadija a consulté les guérisseurs, les fqihs, les sorciers et les chouafas sans résultat. Il y a un an, ils sont allés en pèlerinage à Sidi Ali Bou Serghine. Khadija se baigna dans la source, promit au saint de sacrifier un agneau si Dieu exauçait son vœu. Elle a eu son bébé. Depuis six jours, la joie du ménage est à son comble. Demain on procédera au sacrifice du Nom.
Mon père osa faire remarquer qu’il ne voyait pas dans cet événement motif à angoisse. Mais ma mère l’interrompit et déclara qu’il était incapable d’écouter jusqu’au bout un récit.
– Attends! Attends! dit-elle, je commence à peine, tu m’interromps tout le temps.
Rahma était donc invitée au baptême et à la cérémonie du Nom. (…) Elle habilla de neuf sa fille
Zineb et elles partirent de bonne heure ce matin. Elles passèrent par Mechchatine, Seffarine, El Ouadine…
– Tu ne vas pas citer toutes les rues de Fès, dit simplement mon père.
Je pouffai de rire. Des yeux sévères se fixèrent un moment sur moi et ma mère reprit:
– Elles arrivèrent à Rsif. La foule barrait le chemin. Un marchand vendait des poissons frais (…). Les gens se battaient pour se faire servir. Rahma et sa fille furent prises dans les remous de cette cohue. Une fois à l’air libre, Rahma rajusta son haïk et constata la disparition de Zineb! Elle appela, cria, ameuta la foule. Les gens vinrent au secours de la mère affligée, mais la fille restait introuvable.