Examen régional de français Guelmim ouen noun 2018 deux textes chapitre 2 la boîte à merveilles et chapitre 16 le dernier jour d’un condamné session de rattrapage
Examen régional de français Guelmim ouen noun 2018 deux textes chapitre 2 la boîte à merveilles et chapitre 16 le dernier jour d’un condamné session de rattrapage
TEXTE 1 :
Mon père se levait toujours le premier. Je voyais vaguement sa silhouette dans le demi-jour danser lentement. Il s’enroulait autour des reins une corde de plusieurs coudées en poil de chèvre, qui lui servait de ceinture. Pour cela, il tournait sur lui-même, soulevait une jambe pour laisser passer la corde, soulevait l’autre alternativement, faisait des gestes larges de ses bras. Il procédait ensuite à l’arrangement de son turban, mettait sa djellaba et sortait en silence. Ma mère dormait.
Ce matin, j’entendis mon père lui chuchoter :
– Ne l’envoie pas au Msid, il semble bien fatigué. Ma mère acquiesça et se replongea dans ses couvertures. Toute la maison dormait encore. Deux moineaux vinrent se poser sur le mur du patio, je les entendais sautiller d’un endroit à l’autre, frappant l’air de leurs courtes ailes. Ils discutaient avec passion et je comprenais leur langage. Ce fut un dialogue passionné : ils affirmèrent ceci avec conviction :
– J’aime les figues sèches.
– Pourquoi aimes-tu les figues sèches ?
– Tout le monde aime les figues sèches.
– Oui ! Oui ! Oui !
– Tout le monde aime les figues sèches. Les figues sèches ! Les figues sèches ! Les figues sèches ! Les ailes froufroutèrent, les deux moineaux partirent continuer leur conversation sur d’autres toits. Je comprenais le langage des oiseaux et de bien d’autres bêtes encore, mais ils ne le savaient pas et s’enfuyaient à mon approche. J’en éprouvais beaucoup de peine.
TEXTE 2 :
Pendant le peu d’heures que j’ai passées à l’infirmerie, je m’étais assis près d’une fenêtre, au soleil -il avait reparu – ou du moins recevant du soleil tout ce que les grilles de la croisée m’en laissaient.
J’étais là, ma tête pesante et embrassée dans mes deux mains, qui en avaient plus qu’elles n’en pouvaient porter mes coudes sur mes genoux, les pieds sur les barreaux de ma chaise ; car l’abattement fait que je me courbe et me replie sur moi-même comme si je n’avais plus ni os dans les membres ni muscles dans la chair.
L’odeur étouffée de la prison me suffoquait plus que jamais, j’avais encore dans l’oreille tout ce bruit de chaînes des galériens, j’éprouvais une grande lassitude de Bicêtre. Il me semblait que le bon Dieu devrait bien avoir pitié de moi et m’envoyer au moins un petit oiseau pour chanter là, en face, au bord du toit.