Examen régional 2013 Tanger Tétouan ( le dernier jour d’un condamné chapitre 48 )
Examen régional 2013 Tanger Tétouan ( le dernier jour d’un condamné chapitre 48 )
TEXTE Examen régional 2013
J’ai voulu regarder autour de moi. Gendarmes devant,
gendarmes derrière ; puis de la foule, de la foule, et de la foule ; une mer de
têtes sur la place.
Un piquet de gendarmerie à cheval m’attendait à la porte de la grille du
Palais.
L’officier a donné l’ordre. La charrette et son cortège se sont mis en
mouvement, comme poussés en avant par un hurlement de la populace.
On a franchi la grille. Au moment où la charrette a tourné vers le Pont-au-
Change, la place a éclaté en bruit, du pavé aux toits, et les ponts et les
quais ont répondu à faire un tremblement de terre.
C’est là que le piquet qui attendait s’est rallié à l’escorte.
– Chapeaux bas ! chapeaux bas ! criaient mille bouches ensemble. – Comme pour
le roi.
Alors j’ai ri horriblement aussi, moi, et j’ai dit au prêtre :
– Eux les chapeaux, moi la tête.
On allait au pas.
Le quai aux Fleurs embaumait ; c’est jour de marché. Les marchandes ont quitté
leurs bouquets pour moi.
Vis-à-vis, un peu avant la tour carrée qui fait le coin du Palais, il y a des
cabarets, dont les entresols étaient pleins de spectateurs heureux de leurs
belles places, surtout des femmes. La journée doit être bonne pour les cabaretiers.
On louait des tables, des chaises, des échafaudages, des charrettes. Tout
pliait de spectateurs. Des marchands de sang humain criaient à tue-tête :
– Qui veut des p laces ?
Une rage m’a pris contre ce peuple. J’ai eu envie de leur crier :
– Qui veut la mienne ?
Cependant la charrette avançait. À chaque pas qu’elle faisait, la foule se
démolissait derrière elle, et je la voyais de mes yeux égarés qui s’allait
reformer plus loin sur d’autres points de mon passage.
Je veux corriger cette imposition, s’il vous plaît