la princesse de Clèves fiche dans le pavillon

la princesse de clèves

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MME DE LAFAYETTE – LA PRINCESSE DE CLEVES – 1678 DANS LE PAVILLON

Introduction :

Accroche et contexte

Madame de Lafayette écrit La Princesse de Clèves en 1678, sous le règne de Louis XIV.

Ce sera son plus grand succès, mais le roman suscitera également de nombreuses controverses, notamment morales, puisqu’il dépeint le tourment dans lequel est plongé la jeune Mme de Clèves après sa rencontre avec un autre homme que son mari dont elle tombe instantanément amoureuse.

Dans la quatrième partie du roman, Monsieur de Nemours décide de se rendre à Coulommiers pour voir Madame de Clèves qui s’y est retirée ; il sait qu’elle fréquente le pavillon au milieu du jardin la nuit. Monsieur de Clèves soupçonne le projet de Monsieur de Nemours et le fait suivre par un homme de confiance.

Dans ce passage, le duc de Nemours observe Madame de Clèves dans un moment de rêverie.

Zone de Texte: ProbléMatique :

CoMMent cette scène d’espionnage amoureux souligne-t-elle l’intense passion amoureuse qui lie la
Princesse de Clèves et le duc de NeMours ?

Annonce de plan linéaire (découpage en mouvements)

Après s’être discrètement approché de la fenêtre de la princesse de Clèves (l. 1 à l. 8), le duc de

Nemours l’observe dans une intimité où elle témoigne son amour pour lui (l. 8 à l. 20).

MME DE LAFAYETTE – LA PRINCESSE DE CLEVES – 1678 DANS LE PAVILLON

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1ier mouvement

Tout d’abord, Mr de Nemours avance dans le jardin à la façon d’un héros épique. Première analyse

C’est un chevalier épique.

  1. Dans cet extrait, Monsieur de Nemours est confronté à des obstacles qui gênent sa quête, comme dans certains romans d’aventures (ex. les romans médiévaux). Leur difficulté de franchissement est soulignée par des adverbes concernant leur taille, « fort » dans l’expression « fort hautes » ou leur nombre, « encore » dans l’expression « il y en avait encore » et à la fin leur difficulté, « assez » dans l’expression « assez difficile ». La conclusion de ces lignes souligne, grâce à l’adverbe « néanmoins » l’héroïsme de Monsieur de Nemours qui arrive à les surmonter. La présence de ce héros contribue à rendre cette scène

« romanesque ».

  • Dans « Comme pour écouter s’il n’y entendrait personne », le pronom renvoie ici à Monsieur de Nemours (3). Ce choix de point de vue interne à Mr de Nemours traduit la volonté de l’auteure de créer une situation romanesque car elle excite l’imagination du lecteur qui voit lui aussi sans être vu (4).
  • L’imparfait (1) est réservé aux descriptions du cadre spatial, « Les palissades étaient fort
  • hautes » alors que le passé simple (2) permet de faire progresser l’action, « il s’en approcha

    ». L’alternance de ces deux temps qui correspond à des ralentissements et des accélérations

    dans la narration contribue à créer un effet de suspense (3) .

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    1er mouvement

    Deuxième analyse

    C’est aussi un héros discret et exalté.

    1. L’agilité et la discrétion du héros évoquées au travers du gérondif, « en se glissant » et du

    verbe « s’approcha » s’ajoutent à sa force déjà soulignée plus haut. C’est un héros complet.

    • Le groupe nominal « un trouble et une émotion » exprime l’état de joie et d’excitation dans lequel il se trouve.
    • L’auteure choisit de laisser la possibilité au lecteur de « se représenter » dans une expression toute en retenue « qu’il est aisé de se représenter. ». Il est intéressant de remarquer qu’elle donne ici une définition de l’acte de lecture.

    Troisième analyse

    Les fenêtres ont une valeur symbolique.

    1. La multiplication de l’emploi d mot « fenêtre » qui devient un élément central de la scène est en fait un encadrement de Mme de Clèves auquel fera écho le cadre du tableau de Mr de Nemours plus loin dans la scène. Elle est donc cadrée pour être admirée comme un tableau.
    2. La première chose que l’on remarque, c’est que de ces fenêtres émanent « beaucoup de lumières ». Mme de Clèves est admirable et resplendissante. Rappelons que le regard est celui de Mr de Nemours. Ce regard se focalise sur les lumières. Mme de Clèves est cristallisée (pour reprendre le phénomène décrit par Stendhal dans sa description du sentiment amoureux).

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    1ier mouvement

    Transition

    Le début du passage était raconté du point de vue du gentilhomme. Le gentilhomme perd Monsieur de Nemours de vue puisqu’il ne le suit pas jusque dans le jardin. Pour les besoins du récit, le point de vue change dans le deuxième mouvement.

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    MME DE LAFAYETTE – LA PRINCESSE DE CLEVES – 1678

    DANS LE PAVILLON

    2ième mouvement

    Mme de Clèves se croît seule. Alors elle se laisse aller à exprimer ses émotions. Première analyse

    Elle est seule

    1. La solitude de Madame de Clèves est un fait exceptionnel qui contribue à accentuer le sentiment de Monsieur de Nemours : il la voit dans une situation d’intimité inédite alors que d’habitude elle est toujours en représentation à la cour.
    2. Le groupe nominal « admirable beauté » est une expression hyperbolique qui souligne la passion du personnage.
    3. Le groupe verbal « à peine fut-il maître du transport » révèle une exagération de l’état dans lequel le plonge cette vue. Il n’est pas maître de lui alors que c’est un homme habitué à une très grande maîtrise de ses émotions. Ceci souligne encore la force du sentiment amoureux.

    Deuxième analyse

    Elle se montre sensuelle

    1. La dernière phrase comporte plusieurs évocations sensuelles, c’est le seul passage du roman qui contient des évocations sensuelles alors que le récit est consacré à une passion amoureuse. La sensualité du passage est évoquée au travers de l’ambiance, « chaud ».
    2. De plus, on peut voir une évocation du corps délesté de ses apprêts habituels, « n’avait rien sur sa tête et sur sa gorge », coiffure naturelle « confusément ». Les parties du corps évoquées, « gorge » et les cheveux sont des symboles de beauté féminine. Ce portrait donne

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    2ième mouvement

    au lecteur l’impression qu’il surprend la princesse avec Monsieur de Nemours dans un moment où

    elle pense être seule. Troisième analyse

    Dans ce passage, Madame de Clèves, se croyant seule, se laisse aller à exprimer son sentiment amoureux envers Monsieur de Nemours.

    1. Ce sentiment est perçu par le lecteur au travers de différentes actions de la Princesse. Ces actions consistent à associer des objets à la personne du duc. Il s’agit des rubans, « elle en choisit quelques-uns, et M. de Nemours remarqua que c’étaient des mêmes couleurs qu’il avait portées au tournoi », d’une canne, « qu’elle en faisait des nœuds à une canne » qui a appartenu à ce dernier et d’une peinture qui le représente, « le portrait de M. de Nemours ». Ce tableau fait écho aux fenêtres. On a donc là une réciprocité qui évoque la réciprocité de leur sentiment amoureux.
    2. Pour donner des précisions au lecteur sur la forme que prend l’expression du sentiment amoureux au travers de ces actions, l’auteure emploie des compléments circonstanciels, « ouvrage avec une grâce et une douceur » et « avec une attention et une rêverie ».
    3. Les expansions des noms qui composent les deux compléments circonstanciels, « que répandaient sur son visage les sentiments qu’elle avait dans le cœur » et « que la passion seule peut donner. » éclairent le lecteur sur la nature précise du sentiment qui guide les gestes de Madame de Clèves.

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    DANS LE PAVILLON

    Conclusion

    Bilan

    Dans cette scène, le sentiment amoureux s’exprime dans la contemplation par chacun de l’autre à son insu. Le portrait de Mme de Clèves est vivant. Celui de M de Nemours est couché sur la toile. Lun comme l’autre son transportés dans une forme de béatitude que l’auteure qualifie de « propre à la passion amoureuse ».

    Ouverture

    Un homme, le gentilhomme, épie un homme, Monsieur de Nemours qui épie la femme qu’il aime, Madame de Clèves qui elle-même regarde un portrait de Monsieur de Nemours. Ce jeu des portraits enchâssés sera la cause directe de la mort de Monsieur de Clèves qui se croit trompé par son épouse.

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