Examen le père Goriot fès Meknes juin 2o12 (bac libre)
pour les candidats libres lettres , voilà un examen régional dont le texte est tiré de l’oeuvre le père goriot de Honoré de Balzac( bac libre )
Texte Examen le père Goriot:
« Mon cher enfant, je t’envoie ce que tu m’as demandé. Fais un bon emploi de cet argent, je ne pourrais, quand il s’agirait de te sauver la vie, trouver une seconde fois une somme si considérable sans que ton père en fût instruit, ce qui troublerait l’harmonie de notre ménage. Pour nous la procurer, nous serions obligés de donner des garanties sur notre terre. Il m’est impossible de juger le mérite de projets que je ne connais pas; mais de quelle nature sont-ils donc pour te faire craindre de me les confier? Cette explication ne demandait pas des volumes, il ne nous faut qu’un mot à nous autres mères, et ce mot m’aurait évité les angoisses de l’incertitude. Je ne saurais te cacher l’impression douloureuse que ta lettre m’a causée. Mon cher fils, quel est donc le sentiment qui t’a contraint à jeter un tel effroi dans mon cœur? tu as dû bien souffrir en m’écrivant, car j’ai bien souffert en te lisant. Dans quelle carrière t’engages-tu donc? Ta vie, ton bonheur seraient attachés à paraître ce que tu n’es pas, à voir un monde où tu ne saurais aller sans faire des dépenses d’argent que tu ne peux soutenir, sans perdre un temps précieux pour tes études? Mon bon Eugène, crois-en le cœur de ta mère, les voies tortueuses ne mènent à rien de grand.
La patience et la résignation doivent être les vertus des jeunes gens qui sont dans ta position. Je ne te gronde pas, je ne voudrais communiquer à notre offrande aucune amertume. Mes paroles sont celles d’une mère aussi confiante que prévoyante. Si tu sais quelles sont tes obligations, je sais, moi, combien ton cœur est pur, combien tes intentions sont excellentes. Aussi puis-je te dire sans crainte: Va, mon bien-aimé, marche! Je tremble parce que je suis mère; mais chacun de tes pas sera tendrement accompagné de nos vœux et de nos bénédictions. Sois prudent, cher enfant. Tu dois être sage comme un homme, les destinées de cinq personnes qui te sont chères reposent sur ta tête. Oui, toutes nos fortunes sont en toi, comme ton bonheur est le nôtre.
Nous prions tous Dieu de te seconder dans tes entreprises. (…) Allons, adieu. Ne nous laisse pas sans nouvelles, et prends ici le baiser que ta mère t’envoie. «