la princesse de Clèves, Analyse La scène à témoin caché exemple

la princesse de clèves

la princesse de Clèves, Analyse La scène à témoin caché exemple

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Situation du passage : Début de la quatrième partie → Mme de Clèves a avoué à son mari qu’elle en aimait un autre sans révéler son identité, mais M. de Clèves, à cause des indiscrétions de M. de Nemours au vidâme de Chartres comprend de qui il s’agit.

Mme de Clèves montre également ses sentiments lorsque le prince de Nemours est blessé à un tournoi. Et M. de Nemours, amoureux de la princesse, dérobe un portrait d’elle.

La cour est en deuil, le roi Henri II vient de mourir (après un accident qui a eu lieu lors d’ un tournoi). Mme de Clèves décide de s’éloigner une nouvelle fois de la cour. Se retire à Coulommiers, afin de combattre la passion qu’elle éprouve pour le duc et de rester fidèle à son mari.

M. de Nemours apprend de Mme de Martigues que Mme de Clèves aime à se promener seule, la nuit dans le pavillon de chasse qu’elle possède, à la limite du château et de la forêt. Nemours connaît ce pavillon : c’est là qu’il a surpris l’aveu de la princesse de Clèves à son mari. Fou amoureux, il décide de se rendre secrètement à Coulommiers.

C’est la deuxième fois que Nemours se rend à Coulommiers. Mme de Clèves, elle se croit seule, sa pensée tournée vers l’amour secret qu’elle porte à Nemours.

Il l’observe tandis qu’il est lui-même surveillé par un gentillhomme, envoyé par M. de Clèves.

Enjeu du passage : (Analyse La scène à témoin caché exemple)

Dans ce passage, tout ce qui est refoulé dans le roman y apparaît. Domaine de l’indicible (on ne peut exprimer…). Alternance récit et analyse.

Scène reposant sur les implicites et les non-dits → immoralité, et absence de bienséance ; peinture des dangers de la passion amoureuse. Transgression de ce qui est interdit.

(Analyse La scène à témoin caché exemple)

Mouvement du texte : 1-9 – La quête amoureuse de Nemours 10-18 – L’entrée dans l’intimité de la princesse

19- Fin – L’émotion de Nemours

Problématiques :

  • Comment Mme de la Fayette joue-t-elle avec la bienséance / transgresse-t-elle la bienséance ?

–  Par quels procédés Mme de la Fayette nous peint-elle la passion amoureuse ?

  • En quoi cette scène fait-elle plonger le lecteur dans l’immoralité ?

–  Comment cette scène nous montre-t-elle la réciprocité des sentiments ?

Première partie 1-9

  • Description du lieu où se trouve la princesse → semble inaccessible, idée d’obstacles : « les palissades étaient fort hautes », « il y en avait encore derrière », « pour empêcher »

→ idée d’enfermement, de mur, de transgression + scène de nuit (obscurité). Lieu comme un écrin qui enferme la dame→ Proche du conte merveilleux.

Insistance sur la difficulté du passage : adverbe intensif « fort », pluriel « les palissades », « encore », adjectif « difficile »,adverbe « assez » au sens de « très »…

Passage par la traversée de la forêt (avant le passage), sens symbolique de l’épreuve. Rappelle l’attitude de l’amant des romans héroïques / précieux / de chevalerie, cliché de l’amour courtois du chevalier qui affronte les épreuves pour venir secourir la princesse enfermée dans son donjon → cliché romanesque.

→ met en avant la difficulté d’accéder à la princesse, valorise la bravoure de Nemours.

– Approche de Nemours : vint à bout (passé simple) → Évanouissement des obstacles progressivement (palissades et obscurités). Facilité du passage pour lui (valorise le personnage) :

« n’eut pas de peines », « se glissant », « les fenêtres étaient ouvertes ». Phrase complexe avec propositions juxtaposées, mime l’avancée du personnage→ phrase 2 (l. 2 – 4) : passage de M. de Nemours (début de phrase) à Mme de Clèves (fin de phrase).

+ allitération en [s] : « en se glissant le long des palissades, il s’en approcha » → image du serpent, M. de Nemours représente la tentation, les dangers de la passion qui s’introduit dans ce jardin d’eden.

Tension : entre obscurité (où se trouve Nemours) et la lumière (Mme de Clèves), entre l’espace clos et ouvert, entre l’extérieur et l’intérieur.

L’homme transgresse quelque chose : arrive dans un lieu extraordinaire : « dans ce jardin » → (jardin : symbole du « locus amoenus», « jardin des délices », « jardin clos » dans poésie lyrique) Surprend donc la femme qui ne se rend compte de rien → topos littérature médiévale où l’homme découvre dans un locus amoenus, dans un lieu merveilleux, une jeune femme endormie… (voir ouvertures)

On progresse dans un lieu de plus en plus ouvert (deux rangées de palissades, fenêtres ouvertes, lumières). → Structure du dévoilement.

Lieu où est Mme de Clèves, se rapproche de nous. Près des fenêtres : lieu ouvert et lumineux dans la nuit (différent monde de la cour, masque, rôle qui dissimule la singularité, qui se dévoile pendant l’amour). Le lieu secret est son intimité son cœur, le lieu de son sentiment. → Fenêtres ouvertes : sincérité et vérité (aveu du corps) (fenêtre comme accès qui permet de voir sans être vu – fenêtre qui sert de porte)

Réaction de M. de Nemours par rapport à ce qu’il voit → insistance et répétition du verbe « voir » (à partir de la ligne 4 : il vit, pour voir, il vit, il la vit, vue…) dans tout le texte. Focalisation interne → Nemours est l’oeil de la scène.

– Transgression mise en avant par le CL des émotions : « trouble », « émotion » ; narrateur nous les fait d’ailleurs partager « qu’il est aisé de se représenter » (= relative, périphrase qui sollicite l’imagination du lecteur).

Nemours est transporté d’amour et d’admiration à la vue de la dame → « à peine fut-il maître du transport » → ne se contrôle pas.

Hyperbole pour décrire la femme : « d’une si admirable beauté » avec l’intensif « si »

9-18 : récit de la vision, éblouissement. Entrée dans l’intimité de la princesse.

Caractère pictural de la scène (cadre des fenêtres, la lumière, posture alanguie, tenue sensuelle…) Sensualité : « il faisait chaud », corps dénudé (négation « elle n’avait rien », litote pudique pour suggérer la nudité), « ses cheveux confusément rattachés » : le corps n’est plus tenu ni contenu → hypallage « confusément » : désigne l’effet que produit ce corps sur M. de Nemours (confus) ; allongée sur un « lit de repos ».

Tableau s’anime → Description faits et gestes de Mme de Clèves.

1er moment : temps de l’imparfait. Impression de temps suspendu. On est transporté dans la contemplation amoureuse. Le temps ne compte plus.

Objets : canne liée aux rubans aux couleurs de M. de Nemours – Symbole ou Métonymie du duc → Hypallage de la canne : « fort extraordinaire » → Canne : fort extraordinaire, remarquable, surprend ; des Indes : Amérique, d’ailleurs. Objet raffiné.

+ cf définition: « bâton issu d’une plante exotique apprécié pour sa fermeté ».

Rapport fétichiste. La canne représente le duc ; elle se l’approprie en l’entourant de rubans (rappel des couleurs du tournoi – représentation chevaleresque de l’amant qui porte les couleurs de la dame). (matériaux fantasmatiques – érotisme de la scène, sensualité discrète –) Mais ici, renversement, la femme porte les couleurs de l’homme. Nous replace dans un contexte chevaleresque et courtois. Cependant, le ruban, pièce fondamentale du vêtement, qui sert à attacher les jarretières. Topos de la dame qui attache son ruban à l’épée du chevalier (ruban : le lien amoureux).

2ème mouvement : temps du passé simple. Va vers le portrait de M. de Nemours. Elle « prit un flambeau » → représente la flamme de l’amour (métaphore). Fait le lien entre la princesse et Nemours. Contemplation du portrait (« se mit à regarder ») : tableau siège de Metz. (rappel le portrait dérobé chez la reine dauphine – code amoureux chez les amants) .

Jeu des regards. Elle regarde le duc à son insu tandis qu’il la regarde. Géométrie réciproque des regards – circularité des regards (mise en abyme) → similitude actes, réciprocité des sentiments. + nouvelle mise en abyme : représente M. De Nemours sur le champ de bataille (guerrier / chevalier)

Véritable aveu amoureux par les gestes et les regards. Transparence entre le cœur et le visage : « avec une grâce et une douceur que répandaient sur son visage ce qu’elle avait dans le cœur » (érotisme caché). Passage au présent de vérité générale. Vérité des sentiments.

19-22: réaction de N. (analyse)

Verbe voir répété trois fois. Aimer : voir. Tout est devenu vision dans le sentiment du présent. Intensité sentiment amoureux. Extase (« était tellement hors de lui-même ») + pétrification (association du regard de la princesse à celui de Méduse, fige l’amoureux).

Conclusion :

Scène de transgression ; voyeurisme, loin de toute bienséance et morale.

Mise en scène implicite de la passion amoureuse. Réciprocité des deux personnages.

Narrateur invite le lecteur à occuper la place du duc → roman malgré nous permet nous fait entrer dans l’intimité des cœurs. Identification au personnage. Cherche à susciter chez le lecteur un élan pareil à celui que M. de Nemours éprouve.

Grâce à la focalisation interne, Mme de Lafayette laisse une part de mystère dans la personnalité de Mme de Clèves : nous ne saurons jamais le contenu de sa rêverie (désir, regret, projection dans l’avenir, résolutions…), ce qui donne beaucoup plus de profondeur à cette scène fantasmatique…

Ouvertures

  • Scène à témoin caché au théâtre (espionné sans être vu – topos : exemple chez Racine, dans

Britannicus, chez Molière dans Tartuffe, dans Beaumarchais, Le Mariage de Figaro…)

  • Le topos / motif de la jeune fille espionnée dans un locus amoenus (voir tableaux)

(Analyse La scène à témoin caché exemple)

I-   Une scène romanesque

  1. Un conte merveilleux

Obstacles / épreuves – lieu de la forêt / les palissades à franchir qui rappellent les rangs de chaise à franchir (scène de bal). Rappellent les obstacles que le chevalier doit franchir pour s’approcher de la dame.

Scène irréelle, moment où le temps est suspendu (alternance intérieur / extérieur. Passé / imparfait).

→ échappe au réalisme

Flottement onirique, avec jeu d’ombre et de lumière, clair-obscur crée par la seule lumière du flambeau + rêverie de la princesse

Scène hors du commun : hyperboles – montre le côté extraordinaire de la scène : c’est ce qui n’a jamais été goûté ni imaginé par nul autre amant », « si admirable beauté », « plus beau lieu du monde »

Contexte chevaleresque et courtois.

2.  Une scène de transgression

Transgression de l’homme qui arrive dans un lieu extraordinaire. Fenêtres ouvertes : aveu et vérité.

L’homme transgresse quelque chose : arrive dans un lieu extraordinaire : « dans ce jardin » → (jardin : symbole du locus amoenus latin, « jardin des délices », « jardin clos » dans poésie lyrique) – Transgression mise en avant par le CL des émotions : « trouble », « émotion » ; narrateur nous les fait d’ailleurs partager « qu’il est aisé de se représenter ».

Toute la scène se passe dans un grand silence –

3.  Un lieu symbolique

Les fenêtres – accès à l’intimité du cœur. → Structure du dévoilement. Lieu où est Mme de Clèves, se rapproche de nous. Près des fenêtres : lieu ouvert et lumineux dans la nuit (différent monde de la cour, masque, rôle qui dissimule la singularité, qui se dévoile pendant l’amour). Le lieu secret est son for intérieur, son cœur, le lieu de son sentiment.

Lieu de Tension : entre obscurité et lumière (lumières au pluriel), espace ouvert et clos, extérieur et intérieur.

Contraste entre la nuit et la lumière de la chambre.

→ Fenêtres ouvertes : aveu et vérité (aveu du corps) (fenêtre comme accès qui permet de voir sans être vu)

Construction de la scène comme un tableau qui invite le lecteur et le personnage à la contemplation de la princesse. Caractère pictural de la scène (cadre des fenêtres, la lumière, posture alanguie, tenue sensuelle…)

Lieu construit de manière symbolique avec deux centres.

(Analyse La scène à témoin caché exemple)

II-   l’expression de la passion

  1. La circularité des regards

Importance du verbe voir, les regards. Répétition du verbe voir et regarder à plusieurs reprises, tournure active et passive. Accumulation pour nemours traduit son élan passionnel → excès des émotions. Regard presque voyeur, lié à la dissimulation : « il se rangea derrière une des fenêtres ».

De même la Princesse contemple le visage de son amant, « attention », « rêverie », « passion » envers les objets qu’elle contemple. La vue exacerbe les émotions, voir le parallélisme entre les deux personnages qui atteignent une sorte d’extase amoureux dans la contemplation l’un de l’autre

2.  La sensualité de la scène

sensualité de la scène

→ la chaleur, les fenêtres sont ouvertes en guise d’acceptation

→ Dénudée, attitude négligée, sur son lit → Le langage du corps

Objets- fétichismes / vis à vis de la canne, symbole phallique. Communion fantasmée.

3.  Le jaillissement de la passion. (Analyse La scène à témoin caché exemple)

Jaillissement de la lumière dévoile le jaillissement de l’amour… Contemplation lui procure un plaisir

inouï. Lumière : éclat de la merveille / éclat de l’amour

→ CL des émotions / hyperboles pour décrire la passion de Nemours – voir : aimer- Focalisation interne.

Impossibilité d’exprimer le ressenti des personnages. Tout ce fait de manière indicible, par des objets, des regards….

Nemours se nourrit de la lumière, de l’éclat de l’objet de son désir. Semble extatique, béatifié, subjugué par le sublime tableau qui se tient devant elle.

(Analyse La scène à témoin caché exemple)

la princesse de Clèves texte intégral

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Author: Prof.Ziani

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